La confiance en soi est un thème qui interroge les parents dans l’éducation de leurs enfants. « Mon enfant est-il suffisamment sûr de lui ? » « Comment reconstruire la confiance en soi de mon enfant ? » Ou tout simplement, « quels sont les signes qui montrent que mon enfant n’a pas confiance en lui ? ». Autant de questions que nous ont posé nos lecteurs dans notre groupe Whatsapp et auxquelles Isabelle Konaté, orthophoniste de renom a bien voulu répondre dans le Planète J’aime Lire d’octobre, puis dans un Facebook Live. Elle était, à l’occasion, en compagnie de Laure Blédou, directrice éditoriale et marketing de Bayard Afrique et Laurence Anokoua, rédactrice-correctrice à Bayard Afrique.
La confiance en soi, « la clé du bonheur »
Parce qu’un enfant sûr de lui et de ses capacités a plus de chances de réussir, il est important de veiller chaque jour au capital confiance de son enfant et le construire pas à pas avec lui. Mais c’est quoi la confiance en soi ? De manière générale, la confiance en soi se définit, chez l’enfant, ou chez l’adulte, comme une sécurité intérieure qui permet de croire que l’on peut réussir ou rebondir en cas d’échec ; c’est le fait de se sentir capable, d’affirmer ses besoins et savoir qu’on a des compétences. Notre experte Isabelle Konaté, elle, le résume tout simplement en une phrase pleine de sens : la confiance en soi, « c’est la clé du bonheur et de l’épanouissement ».
Comment aider à bâtir la confiance en soi de son enfant ?
Et pour atteindre ce graal, Isabelle Konaté recommande de communiquer très tôt avec l’enfant, dès qu’il est dans le ventre. « Avoir des paroles bienveillantes pour son enfant, déjà quand il est dans le ventre, lui donner des caresses. Quand il arrive, il faut également être bienveillant, avoir de belles paroles à son égard, lui dire qu’il peut y arriver, qu’il est capable », préconise l’experte. Après, ce sont plusieurs acteurs et méthodes qui s’entremêlent pour consolider la confiance en soi de l’enfant.
On a bien sûr les parents qui doivent manifester de la confiance en leur enfant, mais aussi en eux-mêmes afin de prêcher par l’exemple. Encourager l’enfant à se faire confiance va également consister pour le parent à accompagner l’enfant dans ses choix, à le féliciter et l’encourager quand il faut, l’initier à la pratique du sport ou encore s’excuser après des paroles blessantes.
Le personnel de maison, mais aussi les éducateurs scolaires sont aussi déterminants dans la construction de la confiance en soi chez l’enfant ; dans les conversations du quotidien, ou l’appréciation des actions posées par l’enfant.
Reconstruire un capital confiance détruit
Construire la confiance en soi d’un enfant peut par ailleurs s’inscrire dans une phase de recommencement. Lorsque, en effet, tout ce que vous avez construit jusque-là se brise. Lorsque l’enfant, après une expérience malheureuse en classe, avec des amis ou même en famille, se replie sur lui et perd totalement confiance en lui. Dans ces cas-là, ces petits gestes, ces petites attentions que recommande Isabelle Konaté peuvent tout changer et transformer positivement votre enfant :
– L’encourager au quotidien
– L’aider à accepter ses échecs, lui faire comprendre que ce sont les expériences – bonnes ou mauvaises – qui le forgent
– Respecter ses refus
– Le responsabiliser, le laisser trouver des solutions face à des impairs
– Accompagner son enfant. Car faire confiance, c’est accompagner
A ces recommandations, Laure Blédou, directrice éditoriale et marketing de Bayard Afrique préconise de « s’ouvrir à l’enfant. Lui dévoiler nos propres faiblesses, nos craintes, le cheminement qu’on a eu soi-même pour sa confiance en soi » pour qu’il ne perçoive plus les erreurs comme une fatalité.
Des indices pour reconnaître un enfant peu sûr de lui
Apporter toutes ces solutions sous-entend, cependant, que l’on a décelé un déficit de confiance chez l’enfant. Et pour arriver à ce diagnostic, il faut savoir observer, parler avec son enfant, l’écouter, souligne Isabelle Konaté. En effet, certains signes informent sur le niveau de confiance qu’un enfant a en lui. Les troubles du langage (manque de vocabulaire, paroles hésitantes, des répétitions) lors de la prise de parole en public, les troubles du comportement ou encore les troubles alimentaires sont une manifestation du manque de confiance en soi, ajoute l’experte. Mais la crise va plus loin et peut provoquer des réactions cutanées : allergie, rougeurs, eczéma, etc.
Attention toutefois à ne pas verser dans les diagnostics à la va-vite. Par exemple, le bégaiement et la timidité ne peuvent pas systématiquement être assimilés à un manque de confiance, prévient Isabelle Konaté. Ou à l’inverse, l’extraversion n’est pas forcément synonyme de confiance en soi. Seule l’observation et les échanges avec l’enfant peuvent démêler le vrai du faux.
Et la lecture dans tout ça ?
La lecture joue un rôle déterminant dans l’acquisition de la confiance en soi, notamment chez l’enfant. Laure Blédou énumère ainsi trois astuces pour que parents et enfants s’approprient la notion.
– Faire lire aux enfants des histoires où d’autres enfants sont des héros. C’est d’ailleurs l’approche de Planète J’aime Lire qui, chaque mois, publie des histoires qui font la part belle à l’imagination, l’estime de soi et le dépassement des enfants.
– Proposer des lectures où il y a des enfants qui sont autonomes comme Akissi, BD de l’auteure ivoirienne Marguerite Abouet, qui est la reine de la confiance en elle.
– En tant que parents, lire sur le sujet de la confiance en soi afin de trouver ses propres réponses.