Dans “La super idée de Baké et Kora”, l’histoire de novembre 2021, la problématique du travail des enfants est abordée. A cet effet, Planète J’aime Lire a recueilli dans un Facebook live les avis de Iman Eyitayo, l’auteure de l’histoire, et Chantal Kouamé-Ayémou, présidente du Réseau Ivoirien pour la Défense des Droits de l’Enfant et de la Femme (RIDDEF).
Dans certaines régions d’Afrique, il n’est pas rare qu’un enfant vende des produits faits maisons (yaourt, bissap ou galettes) pendant les vacances pour avoir un peu d’argent de poche, cela fait partie intégrante de son éducation. Des activités qui se distinguent nettement du travail des enfants tel que défini par l’Organisation Internationale du Travail (OIT).
Pour l’organisme onusien, en effet, le travail des enfants est un ensemble d’activités qui prive les enfants de leur potentiel et de leur dignité, nuit à leur scolarité, leur santé ainsi que leur développement physique et mental. En 2020, selon l’UNICEF, ils étaient pourtant plus de 160 millions d’enfants dans le monde qui travaillaient dont 79 millions en danger à cause des conséquences liées à la pandémie du COVID-19.
Baké et Kora, héros de notre histoire de novembre, ont failli faire partie de cette catégorie d’enfants exposés au travail lorsque leurs parents leur ont demandé de quitter l’école pour des travaux champêtres. Était-ce par négligence ou par méchanceté ? Iman Eyitayo a son point de vue sur la question. Elle estime, en effet, que les parents sont conscients de la nécessité de protéger leurs enfants et de subvenir à leurs besoins pour assurer leur bien-être. Cependant, la pauvreté vient contredire ce souhait car les parents par manque de moyens financiers choisissent d’envoyer leurs enfants gagner seuls leur pain quotidien et prendre plus tôt la relève.
Pour éradiquer le travail des enfants, Chantal Kouamé-Ayémou, présidente du RIDDEF, propose de se référer aux quatre domaines principaux sur lesquels se concentrent la Convention Internationale de Droits des Enfants que sont : la non-discrimination, la participation des enfants, l’intérêt supérieur de l’enfant, le principe de survie et de développement.
Aussi, invite-t-elle chaque parent à plus de rigueur envers eux-mêmes afin de trouver un bon équilibre entre les pratiques héritées de leurs parents, les exigences de notre époque et les besoins particuliers de leurs enfants.
Elle invite par ailleurs, les personnes en Côte d’Ivoire qui seront témoins de maltraitance d’un enfant dans sa propre famille, chez des voisins ou encore dans un lieu quelconque, à appeler le numéro vert du Comité des droits de l’enfant, le 116. Elle recommande par ailleurs de se rapprocher des associations et autres ONG en charge des enfants dans le pays où vous résidez.
En définitive, nos deux invités convergent vers une plus grande interaction des parents avec leurs enfants dans le but de mieux répondre aux besoins de ces derniers. Aussi, une plus grande responsabilisation des enfants en les faisant participer à la réflexion sur leur propre vie et la vie de la famille. Toutes ces petites mesures appliquées avec ferveur au quotidien permettront à long terme d’éradiquer le travail des enfants.
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Bayard Afrique, un acteur engagé pour la protection de l’enfance
Selon un rapport de la Banque Mondiale, 53 % des enfants d’Afrique de l’Ouest et Centrale sont incapables de lire et comprendre un texte simple en fin de cycle primaire. Cette situation est une privation de droits fondamentaux de ces enfants, ce qui fait de l’apprentissage de la lecture un enjeu fondamental.
Pour répondre à cette problématique, Bayard Afrique propose depuis 5 ans des magazines dédiés aux enfants et réalisés par une rédaction spécialisée et des contributeurs professionnels (auteurs illustrateurs, experts et orthophonistes). Les magazines permettent aux enfants d’enrichir leur vocabulaire, de gagner en autonomie, de développer leur imagination, autant de compétences indispensables à leur réussite scolaire et leur épanouissement personnel.