Figure emblématique de l’athlétisme ivoirien, la sprinteuse Marie-Josée Ta Lou, 29 ans, enchaîne les belles et grandes performances, depuis un certain nombre d’années. Lors du dernier Championnat du monde en salle, qui a eu lieu en Angleterre, au mois de mars, elle est devenue vice-championne du monde aux côtés de la gagnante Murielle Ahouré. Ses goûts, son parcours, son palmarès, ses souvenirs, la sportive te raconte tout ou presque.
Quel type d’enfant étiez-vous ?
Petite, j’étais très timide et je ne sortais pas beaucoup de la maison. J’avais beaucoup d’amis garçons, car j’adorais jouer au foot.
Comment êtes-vous arrivée à l’athlétisme ?
Grâce à mon grand-frère, qui est professeur d’éducation physique et sportive (EPS) et ses collègues. Ils trouvaient que je courais très bien et très vite, alors ils lui ont demandé de m’encourager à faire de l’athlétisme.
Comment pourriez-vous expliquer votre métier à un enfant de 10 ans ?
Je dirai tout simplement que mon métier s’appelle…l’athlétisme. Je chausse des crampons (chaussures à pointes), mets une tenue de sport et je me lance sur la piste, dans un stade le plus souvent rempli. Lorsque je cours, je n’ai qu’un seul objectif en tête : être la première de tous !
En tant cas qu’athlète, avez-vous des modèles ?
Oui bien sûr ! Il y a Shelly-Ann Fraser-Pryce pour son humilité et Amandine Allou Affoué qui est ivoirienne. Mais ce n’est pas que dans l’athlétisme que je tire mon inspiration. Les footballeurs Salomon Kalou et Didier Drogba sont des personnes qui m’inspirent aussi énormément. Ce sont de grands bosseurs.
On imagine que vous voulez encore des titres. (Rires) Oui bien sûr Tout bon athlète veut toujours remporter des médailles. J’ai été deux fois médaillée d’argent aux Championnats du monde, je vise désormais la médaille d’or à cette compétition de prestige. Je veux devenir une référence dans ce sport et un modèle pour de nombreuses personnes.
Dites-nous ce qu’on éprouve quand on est vice-championne mondiale d’athlétisme ?
On ressent un très grand soulagement. En voyant tout le chemin parcouru et toutes les difficultés rencontrées, on ne peut qu’être fière de cette récompense.
Votre métier est-il difficile ?
C’est vrai qu’il y a certaines choses compliquées à respecter : les régimes alimentaires, les nombreux voyages et le fait de ne pas voir si souvent sa famille et ses amis, etc. Mais ces choses ne m’ont pas freinée. Je pense que tout le monde peut faire de l’athlétisme et devenir le meilleur. Tout est question d’organisation. Il n’y a rien de facile dans la vie. Il faut juste travailler pour réussir à faire ce qui est difficile.
Quel est votre plat préféré ?
J’adore la nourriture africaine. J’aime notamment l’attiéké au poisson, le tchep, le foutou, l’alloco, l’escargot, tout ce qui est africain.
Plusieurs de nos lecteurs vous admirent. Avez-vous un message pour eux ?
J’aimerais dire à ces petits anges que je les adore. Je suis très heureuse de savoir que des enfants me suivent et veulent me voir gagner des médailles. Mon message, c’est de leur dire de ne pas mépriser l’école, car ce sont eux l’avenir de l’Afrique. Je vais leur demander de respecter leurs parents.
Ce portrait de ta championne est également disponible en version papier dans le numéro 121 du mois de janvier, que tu peux retrouver dans les points de ventes habituels